Comment désengorger les goulets d’étranglement d’Internet?
Si les surfeurs de cette fin de millénaire continuent à utiliser le réseau des réseaux de la même façon, il est fort possible que l’Internet actuel suffise à suivre l’évolution du nombre de «connectés». Mais la tentation est grande d’attacher des images hautes définition ou de courts films vidéo en guise de coucou de bienvenue. Si cela se généralise, il est pratiquement certain que l’«Internet 1» s’effondre. Il n’y a rien d’étonnant à cela car la progression est stupéfiante. Il y a trois ans, on comptait 40 millions de personnes ayant accès à Internet. Elles étaient déjà 116 millions en 1998 et en 2001 le nombre de branchés devrait encore doubler!
Quelques universitaires clairvoyants ont, en 1995 déjà, prévu ce problème et mis en place une structure, l’UCAID (University Corporation for Advanced Internet Deployement), chargée de gérer la construction du nouveau réseau. Cet Internet de nouvelle génération ou «Internet 2», comme on l’appellera bientôt, devrait catapulter la vitesse de transmission dans le domaine du gigabit sans toutefois renoncer aux standards éprouvés tels que IP.

Le 24 février dernier, un premier tronçon nommé Abilene a été ouvert. Ce premier domaine d’Internet 2, qui a coûté la coquette somme de 500 millions de dollars, permet un débit de 2,4 gigabit/s. Ce tracé mesurant 20’920 km relie New York à Seattle. A la fin de cette année, plus de 70 universités et laboratoires de recherche y seront raccordés.

Il est tout à fait réaliste de penser que les surfeurs découragés par les lenteurs de l’Internet actuel se raccordent à Internet 2, qui, à son tour, s’effondrera. Car les fournisseurs commerciaux de ce nouveau réseau ne sont autres, notamment, que IBM, Cisco, Lucent, 3Com. Ainsi, il n’est pas utopique de penser que d’autres acteurs commerciaux s’y relient à leur tour…